Retrouvailles aussi piquantes qu'une sauce salsa. [Teresa/James]

Putain. T’as des hommes au cul. Une main sur le volant, l’autre sur le levier de vitesse, tes pieds jouent sur les pédales, la douce mélodie de la fuite. Coups d’œil réguliers dans le rétroviseur intérieur, et tu accélères de nouveau. Leur véhicule est presque collé au tien, mais tu t’en fous. T’as déjà réussi à te sortir de situations pires que celle-ci. Un coup de volant de dernière minute, et tu tournes dans une ruelle où une seule voiture peut passer. Faut pas traîner. Nouveau virage. Tu manques de renverser une femme âgée. Un juron, alors que tu accélères. Les coups de feu pleuvent de nouveau, s’écrasant dans un bruit sourd sur la carrosserie de ta voiture. Elle va être bonne pour la ferraille à ce rythme-là ! Nouveau coup d’œil au rétro. Il faut que tu arrives à les semer, et vite. Tu tournes de nouveau dans une ruelle, avant d’abandonner la voiture, moteur tournant. Courant pour te planquer derrière une benne à ordures, arme à la main, tu te tais. Respiration lente et contrôlée. Tu les entends qui s’arrêtent, leurs pieds martelant le sol. Ils hurlent de te trouver et te de faire la peau. T’attends. Ils ne pensent pas que tu puisses être juste à côté d’eux. Ils sont trois. Tout prêt. Encore quelque secondes. Trois … Deux … Un … Tu sors de ta cachette et tu tires. Pas le temps de viser, tu tires dans le tas. Tu uses sûrement de trop de balles pour seulement trois types, mais ce n’est rien. Une fois qu’ils sont à terre, tu ne perds pas une seconde. Tu remontes dans ton véhicule et tu roules, sans perdre une seule seconde.

Cela fait de nombreuses heures que tu roules. Mais t’es bientôt arrivé. Il faut que tu lui parles. Allumant une énième cigarette, t’as les yeux qui brûlent par le manque de sommeil. Mais ce n’est rien. Ce n’est pas la première fois que tu agis ainsi. T’arrêtant à une station-service, tu refais le plein de la voiture. Pas avec ta carte de crédit, avec du liquide. Hors de question qu’on puisse te repérer à cause d’un retrait d’argent. Achetant un nouveau café et deux ou trois paquets de cigarettes, tu te remets en route. La radio diffuse de vieux tubes que tu fredonnes, tout en restant vigilant. On ne sait jamais qui pourrait arriver. Les hommes de Camila ou d’autres. Tu ne veux prendre aucun risque.

Garant ta voiture, tu sors et ne peux t’empêcher de secouer un peu tes jambes, légèrement engourdies à force d’avoir trop roulé. Finissant une nouvelle cigarette, tu observes avec attention cette nouvelle ville. Tu sais qu’Elle est ici. La question reste à savoir où. Puis une idée te vient en tête. Ecrasant ton mégot sous ta chaussure, tu te mets en marche, les mains dans les poches de ta veste. Tu sens bien quelques regards sur toi, mais tu t’en moques. Tu sais que c’est toi qu’on regarde et non l’arme qui est plaquée sous ta veste en cuir. Poussant la porte d’un café, tu la vois. Gagné. Mettant tes lunettes de soleil dans le col de ton t-shirt, tu t’avances à sa rencontre. Prenant place à elle, tu prends la parole avant qu’elle ne se mette à hurler et à alerter Potté qui ne doit pas être loin. « Je ne te veux aucun mal Teresa. Accorde-moi juste quelques minutes. »

Retrouvailles aussi piquantes qu'une sauce salsa

Tu cours. Tu cours à toute jambe. Il y a les hommes de Camilla sur tes talons, arme à feu en main. Tu n’es en sécurité nulle part. Ta tête est mise à prix partout. Elle a retrouvé ta trace et a envoyé des hommes pour t’éliminer. Mais tu es une survivante, tu t’en sors toujours. Courant dans la rue tu te fonds dans la foule puis tu te faufile dans une petite ruelle discrètement pour les semer. Dans cette ruelle il y a un grand échafaudage, tu grimpes dessus. Tu montes tout en haut de l’échafaudage et tu fini par atteindre un toit terrasse. De la haut tu peux observer les hommes qui courent dans tous les sens et qui te cherche partout. Tu te baisses derrière la rambarde pour éviter de te faire remarquer et tu les observe. Tu attends bien dix bonne minutes qu’ils soient partie puis tu composes le numéro de Potte sur ton téléphone. Il décroche à la deuxième sonnerie.

« Potte, les hommes de Camila m’ont retrouvé. Ils sont ici. Prépare les affaires on s’en va. Rejoins moi au café grany dans trente minutes avec la voiture ».

Elle raccroche alors que Potte dit qu’il sera à l’heure. Teresa ne souhaite plus fuir, elle veut se battre. Mais de toute façon elle ne comptait pas rester dans cette ville. Ils avancent juste leur départ. Elle était ici pour affaire, affaire qu’elle a conclu hier. Elle a pu vendre les marchandises boliviennes. Maintenant elle doit se rendre dans la ville où elle compte bien poser sa base. Et trouver de nouveaux hommes de main. A ce stade là cela en devient indispensable. Elle avait donné rendez-vous à Potte chez Grany car ayant couché avec le barman, ce dernier la couvrait. C’était un endroit sur, leur planque provisoire se cachait dans la réserve. Oui, Teresa avait eu besoin d’une relation simple, sans prise de tête. Sans attachement, sans sentiment. Après Guero puis James, son coeur avait besoin de souffler. Le fait de penser à James lui fait mal. Il l’a trahit, il a essayé de la tuer. Mais elle doit le chasser de son esprit si elle veut être concentré.

La voilà qui entre dans le café. Elle offre un sourire discret à Tom, le proprio. Lui qui l’apprécie sans doute beaucoup plus qu’elle. Puis elle va s’assoir à une table au fond patientant en attendant Potte. Elle consulte rapidement ses mails sur son téléphone pour ses affaires en cours. Regarde l’heure régulièrement pour contrôler le temps qu’il reste. Teresa a l’habitude de vivre sous tension, elle gère donc ça avec calme. Mais son calme est vite abrégé quand tout d’un coup un homme qu’elle ne connaît que trop bien se présente en face d’elle. James. Elle affiche une expression de surprise, puis de colère. Elle a un mouvement de recule dans son siège. Si ils n’étaient pas dans un café elle aurait sûrement dégainé son arme caché son sa veste. Ce traitre. Est-il ici sous les ordres de Camila ? « James » dit-elle froidement. « Aucun mal ? Tu as essayé de me tuer » répond t-elle sur le même ton, imperturbable. Il avait essayé de lui tirer dessus lors de leur dernière rencontre alors qu’elle lui proposait un partenariat contre Camila. « Comment tu m’as trouvé ? » elle veut savoir. « Tu travailles pour Camila ? » Teresa le soupçonne de travailler pour Camila. Et peu importe ce qu’il dira elle aura beaucoup de mal à le croire. Traître et menteur. Il a blessé son coeur qui avait confiance en lui et qui commençait à developer des sentiments pour lui. Maintenant son coeur doit être dure comme de la roche pour éviter que ça recommence. D’autant plus que comme par hasard alors que ses hommes viennent de la retrouver James débarque. Il est donc l’ennemi dans sa tête, envoyé par celle qui veut sa tête. Elle ne lui fera pas de cadeau surtout pas après ce qu'il a fait.

T’as besoin de trouver Teresa. Tu veux lui expliquer que tu as fait exprès de louper ta cible. Mais également lui dire que tu as quitté le cartel de Camila. Tu ne travailles plus avec l’espagnole, mais tu veux travailler avec la brune que tu as visé avec ton arme, lors de votre dernière entrevue. Tu sais parfaitement que Teresa est têtue, donc ça ne va pas être chose facile de la faire changer d’avis. Mais tu vas y arriver. C’est Potté qui est le bras droit de la brune, qui va être le plus compliqué à convaincre. Et pour cause, il n’a jamais pu te sentir. C’est uniquement quand il s’agissait de la sécurité de Teresa que vous arriviez à tomber en accord tous les deux. En même temps, autant pour l’un que pour l’autre, la jeune-femme est très importante à vos yeux. Même si toi, les sentiments que tu ressens, vont au-delà de la simple amitié et protection. Enfin c’est une toute autre histoire, car tes sentiments, Teresa ne les connaît pas.

Poussant la porte du café, tu es heureux de voir que ton instinct est le bon. Finalement, tu as bien fait de l’écouter. Allant à sa rencontre, même si elle est déjà à peu à l’écart, tu tires la chaise qui se trouve face à elle, avant de prendre place. Prenant immédiatement la parole, avant qu’elle ne puisse alerter son bras droit, tu ne veux pas qu’elle prenne peur. Quand elle prononce ton prénom, tu vois bien qu’elle est froide. Mais tu t’y attendais, c’est bien pour cette raison que tu ne perds nullement ton sourire. « C’est bien moi. » Mais la brune reprend la parole, enfonçant de nouveau le clou. Elle n’a pas oublié sauf que si tu avais voulu la tuer, tu ne l’aurais pas loupé et elle ne serait pas de nouveau face à toi à cet instant précis. Mais tu ne vas pas relever immédiatement. Elle n’a pas encore appelé Potté, donc c’est plutôt bon signe pour l’instant. Haussant les épaules, tu appuies ton menton dans ta main, avec un soupir. « J’ai mes sources qui t’ont vu en ville. Et pour ce qui est de te trouver précisément … je te connais et j’ai suivi mon instinct. » Une simple explication mais qui pourtant est la vérité. Faisant signe au serveur, il commande un double café noir. Il a besoin de se remotiver, après autant de temps de route. Se tournant vers Teresa, il secoue négativement la tête. « Non c’est fini ça. Je suis parti peu de temps après toi Teresa. Et pour en revenir à ton accusation de tout à l’heure, je n’ai pas failli te tuer. Si j’avais voulu te tuer, tu ne serais plus là, et tu le sais. A une si courte distance, je ne loupe jamais ma cible, Teresa. »