à la notre (drago)

Depuis que son regard s'était encré dans celui de la dhampir brune, Adrian s'était senti attiré par la jeune femme. C'était une sensation qu'il n'avait jamais réussi à se débarrasser. Et fallait dire qu'il n'avait aucune envie de s'en débarrasser. Il ne s'était jamais caché de cette attirance. Depuis le premier jour, il s'était permis de la dragué sans aucune gêne, quitte à lui faire du rentre dedans. Et si, plus le moroï apprenait à la connaître, plus son addiction à elle était grande, arrivait parfois – comme aujourd'hui – un temps où la brune lui tapait sur le système. Pas que cela change son intérêt pour elle. Mais, lorsqu'elle s'acharnait à lui faire des leçons de moral comme si elle réprimandait un gosse de cinq ans, Adrian se sentait alors illégitime. De quoi lui laissait un goût amer, et une envie de bouder – bien que cela ne l'aidait pas à faire en sorte qu'on le traite autrement que comme un gamin. Du coup, histoire de se débarrasser à la fois de Rose, de ses parents, et de toute autre pression du genre, il s'était tiré de la cours – oui, comme un lâche. Il allait prendre une sacré engueulade lorsqu'il rentrerait – à savoir par qui, c'était le mystère, parce qu'il semblait avoir bon dos pour évacué les nerfs de tous, ces derniers jours – pour être sorti sans protection. Bon pour cela, encore fallait-il qu'il rentre en un seul morceau, ce qui, vu sa chance, n'était pas une mince affaire. Mais, malgré le risque qu'il courait, il n'avait pas eu envie d'un toutou, qui le suivrait à chacun de ses pas. Sans compter que vu son rang, cela n'aurait pas été un, mais bien deux ou trois.

Sa richesse inconsidérable lui permettait de se déplaçait sans aucun mal dans le pays, de taxi en taxi. Et ça lui faisait du bien de se retrouver loin de son habitat général. Loin de ses parents, loin de l'agitation royal. Loin de Rose, et de son foutu béguin pour son mentor. Après toutes les merdes qui lui étaient arrivées avec lui, elle ne comprenait pas qu'elle s'attache encore. Sans comptait que le moroï avait tous les atouts pour la rendre heureuse, depuis le début, alors que son mentor, ne faisait que la repousser, pour des banalités que Adrian n'aurait eu aucun mal à franchir, et à transgresser pour Rose. Comme quoi, il existait différent stade d'amour. Ou alors, Dimitri se foutait juste de sa gueule. Elle n'avait peut-être été qu'une distraction au fond. C'était toujours grisant d'attirer des femmes plus jeunes que soit.

SMS : Un verre en terrasse pour se lamenter de nos vies ridicules ?

Il s'installe. Parce qu'au pire des cas, même si Drago lui répond par la négative – mais à coup sûr, son ami ne le laissera pas seul – rien ne l'empêche de se torcher la gueule seul. Ce ne serait pas la première, ni la dernière fois. « Deux verres de votre alcool le plus fort » Histoire que cela puisse au moins avoir un effet sur lui, sur son corps, et sur sa tête qui ne cesse de le torturer. Puis ça l'aidera peut-être à effacer toutes ces ombres ternes autour des gens. A croire que la population entière à décider d'être de mauvaise humeur aujourd'hui.

Passer du temps loin des moroïs, dhampirs, et autre agitation de la cour, lui ferait du bien. Ou du moins, Adrian cherchait à s'en convaincre. Parce que voir Rose et Dimitri se croisaient dans les couloirs, se sourire, c'était au dessus de ses forces ces derniers temps. A vrai dire, même Christian et Lissa, qui n'avaient pourtant rien à voir avec ses malheurs, c'était une présence que le moroï royal n'arrivait pas à accepter. C'était pour dire, à quel point Rose était parvenu à ravager son cœur. Il fallait qu'il s'éloigne de là, quitte ce palais pour vivre ses propres aventures, au moins le temps d'une journée. Et si cela le mettait en danger, que grand bien lui en face, au moins, ça lui permettrait d'oublier ses tracas un temps. Au moins le temps de sauver son cul, en tout cas. Il s'était de lui-même dirigé vers le lieu de rencontre qui était devenu le sien, en compagnie de Drago, avant même de lui avoir envoyé un message. Après tout, même s'il ne pouvait pas venir, ou n'avait pas envie d'ailleurs, c'était pas grave, il se prendrait à lui seul, les deux consommations, et il aurait prit l'air. Mais il ne doutait pas que son ami finirait par le rejoindre. Ils n'avaient pas eu l'occasion de se voir ces dernières semaines – la vie d'Adrian s'était en vérité révélé assez mouvementé – mais de ce qu'il avait cru comprendre la dernière fois, sa vie n'était pas plus réjouissante que celle du moroï. Alors Adrian ne se faisait pas d’inquiétude, Drago allait venir.

Et la tête blonde fini belle et bien par pointer sa frimousse, et descendre le verre commandé, à peine est-il arrivé, de quoi confirmer que sa situation ne s'était pas arrangé pour lui non plus. Au moins, ça rassurait Adrian de ne pas être le seul à se morfondre à cause d'une femme. Et il allait pas être le seul à se plaindre. Même si a vrai, cela lui aurait été égal. Cela ne l'aurait pas empêché de râler pour autant. « Toi aussi, il faut croire. » Son second verre déjà descendu, Adrian se fait la remarque qu'il faudra qu'il est la descente plus légère que celle de son ami, s'il ne souhaite pas, à nouveau, prendre une remontrance par Rose, une fois qu'il serait rentré. Avec cette idée en tête, il n'a encore moins envie de rentrer. « Alors l'ami, dis-moi ce qui te tracasse. Laisse-moi deviner. Une femme ? Je me trompe ? » A croire que l'intégralité des femmes de ce monde avait décidé de leur mener la vie dur. « Faut pas te laisser faire, faut lui faire comprendre que c'est toi le patron. » Peut-être devrait-il prendre son propre conseil au sérieux. Ca l'éviterait de se faire marcher sur les pieds. Enfin, il ne se faisait même pas marcher sur les pieds. Parce qu'il doutait d'exister dans le cœur de Rose. Peut-être comme un pote sympa, mais loin de la manière dont elle-même existait dans son propre cœur. « On devrait éradiquer les femmes. Ca nous éviterait bien des problèmes. »

En terme de romance sentimentale, Adrian était loin d'être le meilleur modèle qui existe. Pour s'en rendre compte, pas besoin d'aller très loin. Observer son quotidien suffisait à comprendre ça. Sa relation avec Rose était de pire en pire avec le temps. Et plus les jours s'échelonnaient, moins Adrian savait qu'en penser. Les désaccords qu'il vivait avec la dhampir, il n'était même pas en mesure de les remettre sur le dos du petit ami de celle-ci. Dimitri n'était qu'une raison parmi d'autres.. Adrian, il s'en était posé des questions. Et il était arrivé à la conclusion que Rose et lui n'arrivait juste plus à s'entendre. Sans doute parce que lui avait fini de cacher ce qu'il pouvait ressentir. Et ce qu'il pouvait penser aussi. Le silence n'était plus sa solution. Il savait que Rose cachait quelque chose. Son attitude ne pouvait être synonyme de bonheur. Et qu'elle refuse de l'admettre avait tendance à mettre Adrian hors de lui. La raison de sa présence à la terrasse de ce café aujourd'hui. Au moins le temps de quelques heures, il avait besoin de changer d'air. L'académie devenait étouffante, insupportable. Il n'avait plus envie de prendre le risque de croiser Rose, ou celui dont elle prétendait encore être raide dingue. Et à défaut de penser à autre chose, râler et bougonner autour d'un verre, avec son ami allait lui faire du bien. Au moins, les femmes allaient pouvoir en prendre pour le grade.

« Crois-moi, je vois très bien ce que tu veux dire.. » Et même mieux que ça. Si aujourd'hui, son unique envie était de pester après Rose, c'était parce que cette dernière ne manquait jamais de le rendre complètement fou. Et de toutes les manières possibles. Il était fou d'elle. Au point que même ces rêves étaient empli du souvenir de la dhampir. Mais ces derniers temps, c'était d'une manière bien différente qu'elle le rendait dingue. S'en était à se faire sauter la tête. Parce qu'Adrian, il était bien incapable de suivre les sauts d'humeur de la brune. « Tu as raison, je ne la connais pas, et une femme compliqué dans ma vie c'est bien assez. Mais si je peux te donner un conseil, le passé ne devrait jamais avoir d'importance. Il est responsable d'assez de maux et de tourments sans qu'on ne lui accorde plus d'importance. Notre passé ne devrait pas gâché notre avenir. » Il s'étonne lui-même de tenir des paroles aussi censées. Ce n'est pas dans ces habitudes. C'est pas son genre. Mais pour une fois, ça lui semble carrément logique. Leurs verres arrivent, et bien vite ils s'entrechoquent l'un contre l'autre. Et Adrian ne perd pas de temps pour l'engloutir. Il avait peut-être promis à Rose de faire attention, de se restreindre. Mais aujourd'hui, il n'avait pas envie de penser à ce qui serait le mieux pour elle. Il voulait faire ce que lui, et lui seul avait envie. Et à l'heure actuelle, cela signifiait de se changer les idées par tous les moyens. « Je ne serai même pas par où commencer ! » Pas moins d'une minute après avoir englouti son verre, il happe une fois encore le serveur. « La bouteille ! » Un verre, c'était loin d'être suffisant. Le regard du serveur laisse entendre qu'il n'est pas favorable à cette idée, mais pour être un habitué, il sait que Adrian ne manque pas d'argent pour payer ses consommations. Et que s'il ne souhaite pas gérer une esclandre, vaut mieux qu'il lui concède cette bouteille. « Elle est .. INSUPPORTABLE » Un soupire s'échappe de sa bouche. « Mais elle est si belle quand elle essaie de jouer les adultes responsables. Je te jure. Pourquoi elle est aussi têtue ? Pourquoi elle n'accepte pas de reconnaître qu'elle n'est pas heureuse avec l'autre ? Après tout ce qu'il lui a fait, la retenir captive, les morsures.. Je ne comprends même pas comment elle a pu lui pardonner. » Nouveau soupire. Il ne ferait jamais le poids.